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MA FAMILLE, MON CHEMIN D'EVOLUTION ?

Article publié dans la Revue Recto-Verseau, mai 2002

D ans cette vie, j'ai fait mes premières expériences et j'ai forgé mes premières idées sur le monde avec mes proches, ces personnes, cette lignée et cette histoire dans laquelle je suis venu m'insérer : ma famille. Mes premières émotions, je les ai vécues à travers ma mère, en symbiose avec elle, et j'ai fait miennes ses perceptions et ressentis jusqu'à ce que j'apprenne, progressivement, à vivre mon intégrité. Mon père, tout aussi essentiel pour moi, a représenté "l'autre", les autres, l'au-delà. La mémoire que je suis venu embrasser est contenue dans les premières cellules qui m'ont constituées.

Pourquoi les ai-je choisis ? Que suis-je venu comprendre, partager, expérimenter, accomplir dans cette vie ?

"Ce que vous appelez vie, c'est la tâche active." (Dialogues avec l'Ange)

A lA CONQUETE DE MON INTEGRITE

Quel que soit le domaine que nous voulions approfondir, l'arbre familial peut nous éclairer et nous offrir de multiples clefs de compréhension de soi, nous permettant de transformer en nous ce que nous voulons changer pour vivre en harmonie avec nous-mËmes. Avec des outils très simples, je propose d'explorer la vie et les modes de relation de notre famille sur plusieurs générations et à travers les générations. Il s'en dégagera des lignes forces, des expériences qui s'enchaînent ou se répètent, l'existence de secrets, des souffrances cachées, l'abandon, le deuil, comme les réussites et les réparations.

Plus particulièrement, nous pouvons revoir ce que vivaient nos parents et notre groupe familial lors des étapes-clefs de notre propre existence : la période foetale, la naissance, la petite enfance, l'enfance, l'adolescence. Le vécu familial de ces périodes sont chargées d'informations précieuses sur nous. Je propose de faire cette démarche d'exploration avec une certaine hauteur de vue et beaucoup de compassion.

En faisant ce travail, nous pouvons utiliser des indices, comme par exemple les prénoms, qui véhiculent des intentions, conscientes ou non. Certains prénoms peuvent être lourds à porter . Nous allons aussi découvrir comment les noeuds émotionnels et la souffrance se traduisent à travers les générations par des maladies, des attitudes outrageuses, la violence, le mutisme, etc.

En examinant le niveau de la fratrie, en interaction avec les autres générations, nous pouvons éclairer ce qui est du domaine de la place que nous nous permettons de prendre dans la vie. La génération des parents enseigne plus spécifiquement sur nos références familiales qui sont de l'ordre de l'émotionnel et de la sexualité. La vie des grands parents éclaire sur les modèles de relations humaines et de l'expression de l'amour dans la famille, car les grands-parents ont été la référence relationnelle de nos parents.

Auprès de nos arrières-grands-parents et encore plus loin, se trouvent les sources des grands idéaux et des grands rêves que la famille véhicule et voit se réaliser à travers les générations. En examinant les métiers et les fonctions sociales dans l'arbre familial, nous pouvons comprendre les attirances ou les limitations qui interfèrent dans notre choix professionnel et la fonction sociale. .. Il n'y a pas de limites à ce que nous pouvons explorer.

LIBERER L'AVENIR

Une des dimensions de ce travail sur l'arbre familial est de se libérer de fardeaux du passé pour libérer l'avenir - le nôtre et celui des nôtres - élargir son champ de conscience et nous rapprocher de notre vraie nature. Comme c'est un travail que personne ne peut faire à notre place, cela fait probablement partie de notre "tâche" dans cette vie ! comme le dit l'Ange (Citation Dialogues avec l'Ange : "Ce que vous appelez vie, c'est la tache active.")

Les émotions ne sont pas liées au temps ni à l'espace. Non-exprimées, les émotions restent une énergie destructrice qui demandent à être transformée. Les noeuds émotionnels traversent les générations. Elles encombrent, et font partie de ce "brouillard" qui nous empêche d'être, et il n'est jamais trop tard pour s'en libérer. Nos croyances limitatives, certaines idées et jugements sur les membres de notre famille nous empêchent également d'être libre. Mais il est toujours possible de les changer en révisant nos perceptions et nos idées, surtout si ce sont des idées qui nous rongent ! Notre mémoire est sélective et ne garde en éveil que les souvenirs qui renforcent nos croyances. Par exemple, si ma croyance est "Mon père ne m'a pas aimé " ma mémoire garde actifs les souvenirs qui renforcent cette image et me donnent raison . Pour soutenir le procesus de changement, il faut réactiver d'autres souvenirs !

Notre histoire avec notre famille est remplie de malentendus. Combien d'actes maladroits ou parfois pervers de nos parents faut-il décoder pour les comprendre et ne plus en souffrir et pour accepter nos parents avec leurs faiblesses et leurs limites ! Ce sont des instants de prise de conscience essentiels; car le pas à franchir entre la blessure et le pardon n'est pas toujours évident. Cela aussi fait partie de notre travail.

Accepter totalement ses parents et sa famille change la vie ! D'abord, cela nous permet d'accepter l'amour qui nous a nourri malgré tout , même s'il faut quelque fois dire : "Je reconnais l'amour. Merci pour l'amour, mais non-merci pour la manière dont tu l'as exprimé !" Et puis, c'est fatigant de chercher à être quelqu'un d'autre. Nous pouvons parler avec ces êtres proches que nous découvrons enfin, même s'ils ont déjà quitté le plan terrestre. Au de-là du corps physique, le temps n'existe pas et le pardon et la gratitude sont bienfaiteurs.

Je crois qu'accepter complètement sa famille et ses parents est le chemin pour accepter pleinement sa vie, la vivre pleinement, avec joie et non comme un mort-vivant ou sur la pointe des pieds, ne sachant pas très bien si je veux rester ou partir !

J'AI CHOISI DE VIVRE

"J'ai choisi de vivre. J'ai choisi les êtres qui m'ont introduit dans cette vie."

Nous avons choisi notre famille, comme nos enfants nous ont choisi : en proposant cette hypothèse, je ne soutiens pas de croyance religieuse. C'est simplement la seule hypothèse qui me paraisse sensée. Mon être ne se limite pas à ma personnalité, et c'est la part illimitée en moi qui m'a guidée dans cette vie ! D'autre part, cette hypothèse désamorce le sentiment de fatalité, la colère et la culpabilité. C'est une manière de voir qui me place en position de pouvoir et de responsabilité . Je ne suis plus une victime de ma famille, mais je l'ai choisie pour me bâtir, pour apprendre, pour comprendre, pour évoluer, apporter ma contribution à l'ensemble...

Et puisque nous choisissons, pourquoi n'aurions-nous pas choisi le meilleur pour nous-mêmes ? Nous apprenons souvent par le négatif. Entourés de bruit, de conflits et de violence, nous pouvons devenir avides de paix et artisans de paix. Sortant d'un monde du non-dit et de la non-communication, nous pouvons être avides d'expression, créateurs de moyens d'expression et de communication. Notre travail sur nous-mêmes peut rééquilibrer notre arbre familial, le guérir d'un manque, et ainsi libérer les générations à venir.

Ainsi, nous entrons dans les dimensions spirituelles de notre lignée et de notre existence, et du lien profond et subtil entre les êtres, ce lien par lequel nous sommes tous UN. Chaque effort et chaque victoire sur nous-mêmes est donc un gain collectif. En travaillant sur soi et en transformant colère en gratitude, je pense que nous rendons un service inestimable à l'humanité et à la terre.

MA FAMILLE, MON ARBRE, MES RACINES

MA FAMILLE, MON ARBRE, MES RACINES

Article publié dans le journal REEL en mars 2002

J'aime l'image de l'arbre. Chaque famille est un arbre avec des racines plantées dans le ventre de la terre et dans l'histoire de l'humanité, avec un tronc conduisant la sève vers les branches, les feuilles et les fleurs, qui renouvellent la vie et donnent des fruits : la descendance. La sève véhicule aussi l'histoire génétique, les mémoires ancestrales, les noeuds émotionnels etc. L'arbre familial est bâtisseur d'identité.

JE ME DECOUVRE DANS LA DYNAMIQUE FAMILIALE

En examinant le niveau de la fratrie, en interaction avec les autres niveaux, nous découvrons ce qui est du domaine de notre place dans la vie, de notre relation avec la matière, la maison, l'argent, le travail. En examinant la génération des parents et des oncles et tantes, nous découvrons plus spécifiquement nos références familiales qui sont de l'ordre de l'émotionnel et de la sexualité.

Les premiers messages émotionnels nous viennent de nos parents. De notre mère, avec laquelle nous vivons plus ou moins en symbiose jusqu'aux premières années de notre vie., puis de notre père qui représente "l'autre", le monde extérieur, l'au-delà.

La vie des grands parents enseigne sur les modèles de relations humaines et de l'expression de l'amour dans la famille, ces grands-parents qui ont été les références relationnelles de nos parents. Auprès de nos arrières-grands-parents et encore plus loin, se trouvent les sources des grandes idées et des grands rêves que la famille véhicule et voit se réaliser à travers les générations.

Chaque niveau peut être approfondi dans la finesse. On peut par exemple examiner la dynamique entre les frères et soeurs, la place des enfants disparus, la force des intentions des parents à notre égard, exprimées ou non, les secrets familiaux, etc.

Ainsi l'attitude suicidaire ou les tentatives de suicide répétées peuvent être une réponse à l'intention de la mère, à un certain moment de sa grossesse, d'y mettre fin.

Les prénoms sont également révélateurs. Certains peuvent être lourds à porter, à cause de leur contenu : Par exemple, porter le nom d'un frère ou d'une soeur décédés.

Il est possible de regarder les membres de l'arbre familial à travers leur métier et leur fonction sociale pour comprendre les limitations que nous nous imposons dans le choix professionnel.

APRES LA COLERE,LA GRATITUDE

L'intérêt de ce travail sur l'arbre familial est de se libérer de fardeaux du passé et d'élargir son champ de conscience. Nous avons le pouvoir de transformer nos perceptions négatives et de laisser notre mémoire sélective se renouveler en réactivant des souvenirs et faits plus positifs. Le but est de pouvoir vivre pleinement et sans peur, cheminer au jour le jour dans la joie. C'est un travail de prise de conscience et de compréhension . En font partie le pardon, le pardon à soi et aux autres.

Notre histoire avec nos parents ou autres membres de la famille est remplie de malentendus. Il s'agit de décoder les attitudes, les actes maladroits ou même pervers de nos parents, avec un nouvel éclairage, pour pouvoir aboutir à accepter nos parents avec leurs faiblesses, avec leurs limites et avec leur personnalité et leur manière de répondre aux circonstances extérieures qu'ils vivaient. Arriver à transformer la perception négative de ses parents (ou autres membres de la famille) et à accepter totalement sa famille peut changer une vie ! Car cela permet de reconnaître et d'accepter l'amour et de s'en nourrir, même s'il faut quelque fois dire : merci pour l'amour, non-merci pour la manière dont tu l'as exprimé !

J'AI CHOISI MA FAMILLE

Je propose une hypothèse : J'ai choisi cette vie et les êtres qui m'ont introduit dans cette vie et avec qui j'apprends le monde : mes parents, et dans la plupart des cas, ma famille. Nous avons choisi notre famille, et nos enfants nous choisissent. En proposant cette hypothèse, je ne soutiens pas de croyance religieuse ou autre. (A chacun ses croyances.) Cependant, cette hypothèse "j'ai choisi de vivre cette vie, j'ai choisi ma famille" peut désamorcer le sentiment de fatalité, la colère, l'incompréhension et ouvrir de nouvelles perspectives. C'est une manière de voir qui nous place en situation de pouvoir et de responsabilité : J'ai choisi ma vie, j'en suis responsable et acteur, non la victime !

Je ne suis plus une victime de ma famille, mais je l'ai choisie pour me bâtir, pour apprendre, pour comprendre, pour évoluer.

Puisque nous choisissons, pourquoi n'aurions-nous pas choisi le meilleur pour nous-mêmes ? Nous apprenons souvent par le négatif. Entourés de bruit, de conflits et de violence, nous pouvons devenir avides de paix et artisans de paix. Sortant d'un monde du non-dit et de la non-communication, nous pouvons être avides d'expression, créateurs de moyens d'expression et de communication.

Finalement, en dépassant des difficultés, c'est un cadeau que j'apporte à la santé de mon arbre familial, à la santé collective, qui est finalement l'humanité.

Ainsi, nous entrons dans les dimensions spirituelles de notre lignée et de notre existence, et du lien profond et subtil entre les êtres, ce lien par lequel nous sommes tous UN. Chaque effort et chaque victoire est donc un gain collectif. En travaillant sur soi et en transformant colère en gratitude, je pense que nous rendons un service inestimable à l'humanité et à la terre.

MA FAMILLE, MON ARBRE, MES RACINES

MA FAMILLE,UN POLE ESSENTIEL DE MA CROISSANCE PERSONELLE ET SPIRITUELLE

article paru dans Recto-Verseau en septembre 2001

JE ME DECOUVRE DANS LA DYNAMIQUE FAMILIALE

Dans le séminaire "Ma famille, mon arbre, mes racines", Hélène von Burg propose une grille, un outil très simple pour examiner la dynamique des relations de sa famille à chaque génération et entre les générations, ce qui donne des éclairages sur sa nature et sur le rôle que nous y avons joué ou y jouons.

Dans le premier niveau, le niveau de la fratrie, en interaction avec les autres niveaux, nous trouvons la place que nous avons prise. La place que nous avons prise dans la fratrie éclaire la manière dont nous prenons notre place dans la vie, influence notre relation avec la matière, la maison, l'argent, le travail... On peut approfondir ce niveau et chaque niveau en allant dans la finesse, examinant la dynamique entre les frères et soeurs, la place des enfants disparus, la force des intentions des parents, exprimées ou non, des secrets familiaux qui ont été perçus sans qu'ils n'aient jamais été exprimées, etc.

J'ai découvert par exemple que la difficulté de vivre, l'attitude suicidaire ou les tentatives de suicide répétées peuvent être une réponse à l'intention de la mère, à un certain moment de sa grossesse, d'y mettre fin. Même si elle a changé de décision et a finalement accepté l'enfant, (ce qui est évident puisqu'il est resté en vie), l'enfant a perçu l'intention et a pris une décision. Dans ce cas il n'est jamais sûr s'il a le droit de vivre ou non, ou ne s'octroie pas vraiment le droit de vivre.

C'est ainsi que notre force est notre pouvoir de transformation. Nous pouvons changer de perception, de décisions pour nous amener de plus en plus à vivre pleinement et sans peur, à savourer la vie au jour le jour, dans la joie.

Des modèles de comportement familiaux peuvent aussi correspondre à des transmissions de maladies ou caractéristiques physiques. Le corps et la maladie a son propre langage. Notre corps est le reflet de notre être, il parle de nous. Il nous parle, il crie, fait mal, exprime physiquement les tensions et souffrances dans notre conscience et celles de la conscience familiale.

J'AI CHOISI MA FAMILLE

Une des lignes de fond du travail que propose Hélène von Burg Jones est qu'en tant qu'esprit illimité que nous sommes, nous avons choisi de vivre cette expérience de vie ainsi que les premiers êtres et contextes de notre expérience, donc notre famille. Notre esprit illimité suit aussi sa trajectoire et possède son bagage d'expérience et son "projet".

Si elle propose cette hypothèse, c'est qu'elle permet d'autres perspectives, elle renverse des croyances et nous met dans une situation de pouvoir et de responsabilité. J'ai choisi ma vie, j'en suis responsable et non la victime. Je ne suis pas une victime de ma famille, de mon père, de ma mère, mais je les ai choisi pour me bâtir, pour apprendre, pour comprendre, pour évoluer.

Par exemple, dans ses stages, elle commence très souvent par demander à chacun d'énoncer en quelques mots le but de sa vie. Puis, au cours du travail, très souvent, derrière son but, on découvre les obstacles au but dans les difficultés de sa famille qui deviennent alors nos défis. Si je veux apprendre la montagne, je ne me rends pas dans la plaine, mais plutôt près d'un grand sommet... Si je veux apprendre à nager, je ne vais pas en plein désert aride, mais probablement proche de l'eau... Si je veux apprendre la compassion et l'acceptation de l'autre, je vais peut-être choisir un environnement où les relations et le dialogue sont difficiles : sinon il n'y aurait pas de défi, il n'y aurait rien à acquérir, rien à apprendre qui vaille la peine d'une vie !

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